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« Mon piano, c’est ma parole, c’est ma vie ; c’est le dépositaire intime de tout ce qui s’est agité dans mon cerveau aux jours les plus brûlants de ma jeunesse ; c’est là qu’ont été tous mes désirs, tous mes rêves, toutes mes joies et toutes mes douleurs... »                  (Franz Liszt)

La Puce Et Le Pianiste

 

Un jour sur un piano,
Une puce élut domicile.
Elle posa son sac à dos.
Ses affaires de ville.
Elle avait beaucoup voyagé,
Beaucoup sauté, beaucoup piqué,
Et pour ne pas qu'on la voie,
Sur une noire, elle s'installa.

Soudain la lumière apparut
Et des sons frappèrent son oreille.
Une main lui marchait dessus
Sa colère fut sans pareille.
Elle suivit ses évolutions
Avec des yeux pleins d'attention
Pour essayer de grimper
Sur la main qui l'avait piétiné.

Lorsqu'enfin elle y parvint
Elle affina son aiguille
Et se mit à piquer la main
Comme on danse un quadrille.
Mais soudain la main s'agita
et son rythme s'accéléra
Et la puce tout excitée
De plus belle se remit à piquer.

Dans la douleur et la démangeaison,
La main se faisait plus rapide,
Ne suivait plus la partition
Et n'avait plus aucun guide
Mais dans la salle on applaudissait
Sans deviner que c'était,
Grace à une puce énervée
Que le jazz était née!              ( Yves Duteil )

Pour maîtriser la guitare, il faut dix années par corde !          (Proverbe espagnol)

C'est que du bois

 

C'est que du bois avec des cordes
C'est qu'une boîte avec un trou
Un truc idiot que l'on accorde
Et dont on joue
On fait mille fois les mêmes gestes
On la nettoie on la caresse
Du bout des doigts comme un gros chat
Au creux du cou


C'est que du bois oui mais c'est tendre
C'est comme une voix qu'on aime entendre
Les hommes se battent pour la prendre sur leurs genoux
Elle porte la vie dans son ventre
Elle nous séduit quand elle chante
Elle est féconde elle est charmante
Elle nous rend fou


J'ai mis son corps sur ma poitrine
J' l'ai serrée fort comme un cadeau
On dirait qu'elle a pris racine
Jusqu'à mon dos
Elle m'a un peu courbé l'échine

Depuis qu'elle vit contre mon cœur
Depuis qu'elle est ma concubine
Ma demi-soeur


Je lui confie ce qui m'enrage
Elle le traduit à sa façon
Elle me répond dans son langage
Avec des sons
Elle me rend joyeuse et sereine
Change mes peines en pinsons
Qui s'envolent avec leur rengaine
Vers l'horizon

C'est que du bois avec des formes
C'est qu'une boîte avec un trou
Souvent je réalise comme
Je lui dois tout
Alors que me quittent les hommes
Alors que me blesse la vie
J'écoute sa voix qui résonne
Et je souris                                        ( Lynda Lemay )

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